Les circulaires postaux
Les écolos nous incitent à moins gaspiller de papier afin de moins hypothéquer nos précieuses forêts qui agissent comme le poumon de la planète. Pourtant, les commerçants ne se gênent pas pour remplir nos boîtes à lettres de circulaires.
Plusieurs utilisent ces circulaires à bon escient et finissent par joindre les deux bouts chaque mois grâce à l’information qu’ils contiennent. Tant mieux.
Mais, plusieurs n’en font aucune utilité, à part gonfler nos dépotoirs. Pire encore. Les dépotoirs sont littéralement débordés de ces amoncellements de papier. Nous avons maintenant trop de papier à recycler.
Qui plus est. Nous accordons des subventions à des entreprises qui recyclent le papier, des entreprises que nous devrons recycler parce qu’elles ne font pas leurs frais.
Les énergies de toutes sortes dépensées pour recycler les circulaires sont-elles plus importantes que celle nécessaires à leur production?
L’ordinateur à la rescousse
Plusieurs voyaient dans l’avènement de l’ordinateur une occasion de sauvegarder nos forêts. Certains prévoyaient même la disparition du livre, du journal et du magazine.
Il y a 25 ans, nos bureaux étaient équipés d’une petite poubelle derrière la porte. De nos jours, la plupart des bureaux possèdent leur baril de 45 gallons destinés au recyclage du papier.
Notre façon de travailler avec l’ordinateur fait en sorte que nous gaspillons plus que jamais du papier. On se donne bonne conscience en prétextant que ce papier va être réutilisé. Oui, mais pas indéfiniment.
Taxer le gaspillage
Pour bien des produits sur les tablettes de magasins, nos gouvernements imposent une taxe supplémentaire afin de défrayer les coûts du recyclage.
Croyez-vous que cette stratégie incite les consommateurs à moins gaspiller? Ne soyons pas dupes.
L’exemple des cannettes et des bouteilles vides
Vous voulez que votre environnement soit exempt de bouteilles et de canettes vides? Offrez 5 sous chacune dans un centre de recyclage.
Plusieurs se font un revenu d’appoint en serpentant nos rues et nos autoroutes à la recherche de ces contenants. La plupart des citoyens se font un devoir de les entasser pour les amener eux-mêmes au centre de recyclage. Quelques dollars supplémentaires par mois contribuent à équilibrer le budget.
Mais, il y a plus encore, énormément plus. Cette pratique, à mon humble avis, amène les citoyens à maintenir une conscience sociale et à nourrir une attitude favorable envers la protection et le maintien de notre environnement que nous avons fragilisé au fil du temps.
Cette stratégie me semble la meilleure jamais inventée pour éduquer une population entière à l’écologie des systèmes.
Les empaquetages
Nous sommes tous d’accord sur le fait que plusieurs produits dans les magasins sont empaquetés comme s’ils devaient être exposés dans les musées jusqu’à la fin des temps. Dans plusieurs cas, ça frise le ridicule.
Pour certains produits, on doit ouvrir notre coffre à outils afin de les sortir de l’empaquetage. C’est carrément ridicule. Et ce n’est pas tout.
Le produit empaqueté de cette façon est souvent de petite taille. L’empaquetage fait plusieurs fois la taille du produit vendu.
L’empaquetage se compose, la plupart du temps, de matières plastiques qui mettront des siècles à se désagréger au dépotoir. Le produit, quant à lui, ne durera souvent que quelques années.
La fameuse bouteille de Ketchup
La décision de passer de la bouteille de verre à la bouteille de plastique est dramatique pour l’environnement. C’est le cas du Ketchup comme des centaines d’autres produits. La bouteille de verre se recycle indéfiniment. La bouteille de plastique est désastreuse pour l’environnement, et nous le savons tous.
Les fabricants sont libres, semble-t-il, de présenter et d’empaqueter leurs produits. Le citoyen n’y peut rien. Mais, quand nos gouvernements vont-ils mettre leurs culottes pour empêcher de tels abus?
Dans ce domaine aussi nous préférons corriger les effets d’une situation plutôt que de les prévenir.
Perdre la bataille contre les bouteilles de Ketchup en plastique, c'est perdre la guerre contre la pollution.
Le bois dans les centres de recyclage
Notre conscience sociale est devenue tellement mince qu’on jette du bois par camions au centre de recyclage. Il y a là du bois en quantité suffisante pour chauffer des dizaines de maisons. Malheur au citoyen qui veut le récupérer. On enterre du bois de chauffage avec un bulldozer.
Pendant ce temps, nous trouvons le moyen de critiquer la régie d’électricité qui augmente les tarifs.
Allez faire un tour sur les chantiers de construction de maisons pour constater la quantité incroyable de bois qu’on jette sans pitié.
Les sacs d’épicerie en plastique
C’est tout un roman-feuilleton! On en parle plus dans nos cuisines que de la guerre en Afghanistan. Cette discussion n’est pourtant pas banale.
Il s’agit d’attaquer de front nos pratiques de consommateurs qui nuisent à l’environnement. Voilà le véritable enjeu!
Cependant, dans le même magasin, on permet de vendre des centaines de produits empaquetés dans du plastique énormément plus dommageable pour l’écologie de la planète sans que personne ne lève le petit doigt. Mais, où avons-nous la tête?
Se gaver, c’est tout ce qui compte
Tous les prétextes sont bons pour justifier nos habitudes de consommation. La conscience sociale s’effrite pour laisser toute la place à l’égocentrisme, à l’individualisme : je pense à moi en premier et aux autres en dernier.
Nos scientifiques s’évertuent maintenant à nous démontrer que la pollution à l’autre bout de la planète finit par nous empoisonner.
Cependant, nous ne sommes pas prêts à réaliser que notre pollution empoisonne les autres à l’autre bout de la planète. Deux poids, deux mesures.
Notre égocentrisme démontre que, non seulement nous sommes indifférents aux autres ailleurs, mais aussi à nos petits-enfants qui devront se faire un chemin à travers nos montagnes de dégâts qu’ils devront tasser pour se construire une maison.
Loin des yeux, loin….
Ce qu’on ne voit pas ne peut nous affecter. C’est le principe fondamental du dépotoir.
On croit à tort que d’enterrer nos déchets signifie qu’ils disparaissent. Nous reculons simplement une date d’échéance….ou de déchéance! Ils reviendront nous hanter.
Qu’est-ce qui est plus dommageable : polluer notre air à court terme ou polluer nos nappes phréatiques à long terme?